Bardage en bois, une forte personnalité
C’est dans sa version naturelle qu’on le préfère, car il se patine au fil du temps. Lasures et peintures peuvent également le stabiliser et lui donner une touche déco.
Lorsque l’on parle de bardage, on pense très souvent au bois. S’il a longtemps donné un style anglosaxon aux maisons, aujourd’hui le bardage bois ne se limite plus seulement à cette esthétique. Il est très recherché pour son aspect naturel qui lui confère une grande force de séduction et une meilleure intégration à l’environnement. De plus, ses caractéristiques intrinsèques lui permettent également d’améliorer l’isolation.
Quelles essences?
Vous aurez le choix entre les différents bardages en bois massif qui sont généralement fabriqués avec des essences naturellement imputrescibles et durables comme le Red Cedar, le mélèze, le Douglas… ou les bardages en bois autoclavés. Ce sont en fait des résineux (sapin du Nord classe 3, pin maritime, etc.) qui sont passés en autoclave – c’est-à-dire qu’ils subissent un traitement sous pression et en profondeur pour résister contre les attaques des champignons, des insectes, etc. – ce qui leur donne stabilité et durabilité. Ce traitement s’avère obligatoire pour les résineux qui possèdent une densité plus faible et sont par conséquent moins résistants dans le temps. Cette option est d’ailleurs la plus économique.
Le choix d’un bardage bois ne se fait plus uniquement dans le but de masquer les fissures de la façade; c’est davantage un choix esthétique qui permet de personnaliser la maison. Les lames se déclinent dans diverses teintes, ou, si on les a choisies brutes, il y a toujours la possibilité de rénover son bardage : de le rafraîchir ou d’en changer carrément l’aspect (lasures, peintures, etc.).
Enfin, longtemps redouté par les utilisateurs, l’entretien du bois n’apparaît plus aujourd’hui comme un frein. D’autant que les fabricants ont développé des gammes de produits déjà traités (Classe 3) et peints, qui ne nécessitent aucun entretien, avec une garantie de 10 à 15 ans.
Quelques conseils pour réussir la pose de son bardage :
– Bien ventiler pour éviter toute présence d’humidité, en prévoyant une lame d’air derrière les lames. L’épaisseur minimum de celle-ci doit être de 20 mm : l’épaisseur des tasseaux (22 x 40 mm de section, entraxe de 40 cm), après pose du pare-pluie, permet de ménager cette lame d’air, sans oublier une entrée et une sortie de ventilation.
– Les tasseaux de l’ossature doivent être traités en classe 2 (classe 3 pour les lames ajourées et tasseaux horizontaux). Leur fixation s’effectue à l’aide de chevilles et vis adaptées au support, qui doivent pénétrer au minimum de 30 mm dans le mur.
– La fixation des lames se fait quant à elle avec des pointes en Inox ou alliage d’aluminium. – Pour assurer une bonne étanchéité du bâtiment, il est impératif d’installer un pare-pluie, que l’on fixera avec des pointes. Attention pour la pose à claire-voie (ou ajourée), il doit être résistant aux UV, au gel et au vent, ainsi les lés doivent être collés entre eux pour éviter l’arrachement.
– Ne pas oublier également d’installer des grilles anti-rongeurs en partie haute et basse afin d’éviter toute obstruction de la lame d’air.
La terre cuite, une nouvelle vocation
Bénéficiant de son caractère naturel et 100 % recyclable, la terre cuite séduit de nombreux architectes grâce à sa faculté d’association, que ce soit dans une ambiance contemporaine ou traditionnelle. Il est loin le temps de la terre rouge-orangé, les fabricants rivalisent d’imagination pour proposer de nouvelles teintes. Une évolution qui met en avant des tons foncés, très demandés pour les bardages. À l’opposé, des tons pierre ou émaillés fleurissent pour offrir en façade une touche déco supplémentaire. Autre grande tendance du bardage en terre cuite: des produits de grande dimension qui permettent d’offrir un aspect extérieur plus uni. Différentes possibilités de joints sont également proposées dans un souci d’esthétisme encore un peu plus poussé : des solutions avec joint ouvert pour un aspect décoratif. À l’inverse, les joints à recouvrement assurent la continuité de la matière. De nombreux accessoires en terre cuite sont disponibles afin d’apporter une unité esthétique à la façade. Ce type de bardage se distingue du bois avant tout par sa longévité, sa résistance au choc et au vent.
La tuile
Pour renforcer encore un peu plus son homogénéité sur l’enveloppe extérieure du bâtiment, la tuile s’échappe du toit pour venir sur la façade. L’utilisation du même matériau de recouvrement du toit et de la façade est un vrai choix esthétique. Il s’agit également d’une alternative plus économique, le prix étant légèrement inférieur à une solution traditionnelle de bardage en terre cuite.
Matériaux composites, une alternative confortable
Stables, résistants et durables, les bardages en matériaux composites sont faciles à vivre. De formats et couleurs variés, ils conviennent aux architectures traditionnelles comme aux plus audacieuses.
Revêtements en fibres-ciment
Matériau minéral (sans amiante), le bardage en fibres-ciment est un mélange de cellulose, de ciment, de sable, d’adjuvants, de silice, etc. que l’on moule et que l’on presse pour former des lames. Une composition qui lui confère des qualités de résistances aux chocs, aux intempéries, aux UV, et de durabilité dans le temps. Ce matériau est imputrescible, ce qui évite tous risques de gonflements. Il ne gèle pas et possède une excellente stabilité dimensionnelle. Toutes ces performances font qu’un bardage en fibres-ciment est quasiment inaltérable. Côté esthétique, il se décline dans une palette de couleurs variées. Autre avantage de ce type de façade : la mise en place est assez simple en pose horizontale ou verticale, car le matériau reste très facile à travailler.
Les bardages en fibres de bois
Autre alternative: le bois composite. La ressemblance avec le bois massif est assez étonnante, cependant, tout en gardant son esthétique (lisse ou avec des veinages apparents), il en élimine les imperfections naturelles grâce à sa composition qui associe des fibres cellulosiques et des adjuvants qui vont optimiser ses performances. Au final, c’est un matériau imputrescible et plus durable.
Derrière le bardage, l’isolation
La rénovation de votre façade peut également être l’occasion d’améliorer le confort thermique et de réaliser des économies d’énergie en appliquant un isolant par l’extérieur.
Utilisée depuis longtemps dans les pays d’Europe du Nord ou en Allemagne, l’isolation par l’extérieur «pointe son nez» dans l’Hexagone, poussée par le Grenelle de l’Environnement. Cette technique consiste à venir rapporter sur l’enveloppe du bâtiment, une deuxième ceinture d’isolation (laine de verre, laine de roche, etc.). Cette nouvelle couche est placée devant les murs existants, sur laquelle on fixe un panneau de contreventement, un film pare-pluie, et enfin un revêtement extérieur et plus particulièrement un bardage qui va le protéger des intempéries et des agressions extérieures.
Des murs chauds
Avec l’isolation par l’extérieur, c’est l’enveloppe globale du bâtiment qui est isolée. Les murs extérieurs sont donc «chauds» ce qui a pour effet de limiter fortement les éventuelles déperditions thermiques, responsables de froid en hiver, et de chaleur en été. Le gain en terme de confort est appréciable en particulier au niveau des planchers car il n’y a pas d’interruption de l’isolation à ce niveau, les ponts thermiques sont donc supprimés. Les seuls points à surveiller dans ce type d’isolation sont donc les ouvertures qui ne doivent pas laisser passer le froid (ou le chaud). L’inertie thermique va également être bien meilleure car l’isolation par l’extérieur va jouer un rôle de régulateur en protégeant la maçonnerie de façade.
Pas de perte de surface habitable
Autres avantages : ce système permet de ne pas rogner sur la surface habitable, ce qui est toujours appréciable quand on manque de place, et l’on peut également continuer à occuper la maison lors des travaux. De plus, ce type de rénovation devient le prétexte pour modifier complètement l’aspect esthétique du bâtiment. Attention toutefois : sur des constructions particulièrement anciennes, il y a des exigences de cohérence du bâti précisées par les documents d’urbanisme, le Plan d’occupation des sols (POS) et le Plan local d’urbanisme (PLU) dans les communes. D’autre part, il ne faut pas oublier que le fait de modifier l’aspect extérieur du bâti nécessite une déclaration préalable de travaux ou un permis de construire.